Le coin des filles , zé des gars !!!

Jai fait le test: négatif en fait pour entre à l'hosto il faut montrer le nez blanc

chrichri a écrit:Jai fait le test: négatif en fait pour entre à l'hosto il faut montrer le nez blanc

bien !!! comme ça t 'es fixé ! moi je le passe bientôt aussi pour me faire opérer de la main , poareil, tu dois pas étre " covidé"

Le gendre de Madame, jeune ostréiculteur qui est entrain de reprendre la suite de son père avait besoin d'un coup de main pour remonter des huîtres bonnes à commercialiser. Elles se trouvent sur des parcs très au large, qui ne sont accessibles que par coef 105 et plus. Du coup c'était hier, puisque la semaine il bosse.
Bravant le confinement, j'y suis allé, sous la tempête.

Le matin, ça sentait pas bon : de la pluie comme un cochon, je n'ai pas mis le nez dehors. A midi, ça s'est levé, un rayon de soleil, le moral remonte. Après un repas léger, on prend la route, je m'habille chaudement à la base, parce que ici on sent bien la tempête; au large, on voit des rouleaux énormes.

Il y a une bonne équipe : le gendre, son père, le fils de son patron (lui aussi patron) et deux employés de bon niveau, plus moi, et les deux femmes des jeunes. Trois tracteurs, il va falloir faire vite, la basse mer est à 17h30.
On doit attendre un peu dans les parcs, parce qu'avec ce vent la mer ne se retire pas. On commencera à la limite des cuissardes, les mains dans l'eau, avec le vent qui me fait perdre l'équilibre. Je tâtonne pour prendre le coup d'enlever les élastiques, mais je finis par piger le truc dès que je peux voir ce que je fais : c'est couvert d'algues et d'eau.
Puis on charge. Les jeunes me sidèrent : parfois ils chargent seuls des poches de 10 à 15 kilos, alors que normalement ça se fait à deux, et c'est fatigant. Mais ça réchauffe.
Puis on repart pour le déposer plus haut, prêtes à être reprises pour expédition.
Et ça commence : un remorque double essieu dont un pneu était déjà dégonflé crève le deuxième du même côté. On doit remonter à la base chercher un manitou pour  soulever la remorque et acheminer le chargement. Le deuxième tracteur donne des signes de faiblesse : la boite de vitesse électronique se bloque et on n'avance pas. J'ai froid quand on arrive sur la zone de dépôt, mais je me réchauffe bien vite. Je commence à avoir du mal à enjamber les tables, ma hanche me handicape, mais une fois en place, ça roule pour attacher les poches.
Le troisième tracteur ne donne pas de nouvelles, il est seul avec 200 poches à poser. Il fait nuit, on a fini vaille que vaille, de poser nos 400 poches, pas de nouvelles du père, on rentre à la base, un tracteur et une remorque HS, et ils en ont besoin ce matin à 4 heures!
Une tournée de whisky pour remercier toute cette équipe (que des bénévoles!) et on rentre. Marée de merde, ils disent : ça aurait pu être pire, il ne faisait pas froid!

Ce n'est pas un métier facile

chrichri a écrit:Ce n'est pas un métier facile

comme tu dis !

Purée!!! c 'est vraiment la galére en hiver ce boulot là !!!!..c 'est dejà pas façile ..mais alors avec ce temps un poème là ton truc !!!! j 'essayais d'imaginer ta tête !!!

Moi ça allait, j'avais juste à aider, mais j'ai pu admirer le sens de la débrouille de ces jeunes.
Quand je vois l'implication de leurs ouvriers, payés au smic, hein, guère plus, je suis admiratif (un peu seulement, hein, parce qu'ils ont aussi leurs problèmes....)

chrichri a écrit:Ce n'est pas un métier facile

C'est pour ça qu'ils ont du mal à trouver des employés valables : très dur, mal payé, et en plus on leur demande d'être intelligent. Je ne fais que découvrir ce métier, petit à petit, et c'est bien plus compliqué qu'il n'y paraît. Rien que de retrouver ses parcs au milieu de la plage, sur des kilomètres. Ca fait plusieurs fois que je vais sur les stockages, et je suis toujours incapable d'y retourner.